Les maladies de l'appareil digestif
Chez le lapin, les maladies de l'appareil digestif se
traduisent presque toujours par de la diarrhée. Les maladies sont de plusieurs ordres : psychique, alimentaire et microbien.
- les causes psychiques
Le surpeuplement, le changement de personne soignante, les rats, les chiens, les enfants, les bruits violent, causent une décharge d'adrénaline qui bloque le péristaltisme intestinal, en
particulier au niveau de l'évacuation du cæcum. Cela entraîne le développement d'une flore anormale, surtout colibacillaire, ces bactéries étant déjà présentes dans le tube digestif mais à
faible niveau.
- les causes alimentaires
Le déficit de la ration en fibres, ou plus précisément en cellulose et en lignine (voir la partie "alimentation"), entraîne un ralentissement du transit digestif et accroît très fortement la
sensibilité des lapins aux autres facteurs. A défaut d'un aliment complet granulé contenant les bonnes proportions de fibres, les éleveurs utilisent souvent de la provende en farine pauvre en
fibres. Dans ce cas, un apport complémentaire et suffisant d'un fourrage appétant lui même riche en fibres est indispensable.
Par ailleurs, les matières premières constituant les aliments granulés comme les provendes farineuses peuvent contenir des moisissures et les mycotoxines qu'elles ont produit. C'est
malheureusement souvent le cas des tourteaux d'arachide par exemple (présence d'aflatoxines). Les mycotoxines provoquent des arrêts de consommation et des diarrhées. Le risque de production
de mycotoxines est particulièrement important lorsque les matières premières ou l'aliment préparé ne sont pas stockés dans un milieu bien sec et aéré.
- les causes infectieuses
Des colibacilles sont toujours présents dans le tube digestif des lapins. Cependant, seuls certains d'entre eux sont pathogènes voire très pathogènes. Les salmonelles, les klebsielles peuvent
aussi provoquer des diarrhées.
Les principales causes des maladies digestives sont présentées ci-après.
1 Les coccidioses
Ce sont les maladies les plus fréquentes et les plus dangereuses chez le lapin. Il y a plusieurs formes de coccidioses : Les coccidioses intestinales et la coccidiose hépatique
* les causes
Les coccidies sont des protozoaires parasites du tube digestif. Il existe chez le lapin, plusieurs espèces de coccidies (11 espèces d'Emeria) dont une seule affecte le foie. Les 10 autres
parasitent l'intestin.
* les symptômes et lésions
- Pour les coccidioses intestinales :
Les principaux symptômes rencontrés sont le gros ventre chez le lapereau, une légère diarrhée, l'amaigrissement, la sous-consommation d'aliment et d'eau, la mort. Chaque espèce de coccidie a
un lieu préférentiel de développement dans le tube digestif (les unes dans le duodénum ou l'iléon, d'autres dans le cæcum ou dans le côlon, …) où elle provoque une réaction de l'épithélium
intestinal plus ou moins visible selon l'espèce. Par ailleurs, les lésions spécifiques tant macroscopiques que microscopiques sont particulièrement fugaces et sont très souvent "effacées" par
les pathologies de complication dues à d'autres agents.
Pour la coccidiose hépatique
Celle-ci débute par une forme silencieuse (symptômes non visibles extérieurement) qui dure 15 jours environ.
L'amaigrissement survient ensuite avec une augmentation du volume de l'abdomen qui correspond à celle du foie. La mortalité est rare, mais dans les cas graves, elle survient vers la 5e
semaine d'évolution. Les lésions concernent le foie, avec la présence de nombreux nodules jaunâtres (petits renflements), de formes et tailles irrégulières. Attention ! Un foie qui renferme
des nodules ne peut être vendu, par contre la carcasse peut être vendue si elle ne renferme par d'autre lésion.
* les traitements des coccidioses
Le traitement de la coccidiose est possible. Toutefois, le traitement commencé dès la première
mortalité ne pourra sauver que les sujets atteints depuis moins de 7 jours. En dépit du traitement, les lapins atteints depuis plus de 7 jours vont continuer de mourir, au moins pendant les 4
premiers jours.
Les médicaments couramment utilisés contre la coccidiose s'appellent des anticoccidiens. Ce sont
principalement des sulfamides:
- La Sulfadiméthoxine® : elle est très active à la dose de 0,5 g/litre d'eau de
boisson.
- Le Trisulmix® : 1g/l d'eau (une cuillère à café pour 5 litres d'eau) pendant 3 jours à
titre préventif ou pendant 5 jours à titre curatif.
- Le Sulfa 33® : 5ml /litre d'eau pendant 3 jours à titre préventif ou pendant 5 jours à
titre curatif
- Le Darvisul® : est à administrer pendant 5 jours à la dose d'une cuillerée à café
(environ 5 g) dans 5 litres d'eau de boisson.
D'autres médicaments anticoccidiens plus nouveaux sont également très efficaces en traitement
curatif : le Diclazuril® ou le Tottrazuril®.
Pour une efficacité maximale, les précautions à respecter sont les suivantes : il est nécessaire
d'éviter une sous-consommation d'eau médicamenteuse. Les jours de traitement, il convient donc de ne pas donner de verdure ou de racine. En cas de préparation d'une pâtée humide (provende
mouillée), celle-ci doit être mouillée avec l'eau médicamenteuse. La régularité du traitement est une condition essentielle de son succès. Enfin, il faut savoir que le traitement n'aboutit
pas à une guérison définitive. La meilleure solution est donc de respecter rigoureusement les mesures d'hygiène et de prophylaxie. Il faut aussi savoir que ces médicaments sont aussi
agressifs pour le lapin lui même en particulier au niveau rénal, et que leur utilisation prolongée doit donc être proscrite.
* La prophylaxie (la prévention)
- la prophylaxie sanitaire (l'hygiène)
Les clapiers dont le sol est un grillage ou un caillebotis propre, constituent déjà un remède, car
les crottes contenant les coccidies tombent par terre et ne peuvent donc plus recontaminer les animaux.. Les clapiers, les cages doivent être nettoyés régulièrement, séchés au soleil et
désinfectés. Avant le renouvellement quotidien de l'eau et de l'aliment, les mangeoires et les abreuvoirs doivent être nettoyés soigneusement.
Tout lapin étranger de plus de 25 jours doit subir une quarantaine avant d'être introduit dans un
élevage.
- la prophylaxie médicale
Juste après le sevrage, le traitement systématique des lapereaux à l'aide des sulfamides ou
d'autres anticoccidiens (voir ci-dessus les produits de traitement) est un bon moyen de prévention. L'incorporation de coccidiostatiques tels que le Cycostat® (Robénidine) ou la Salynomycine®
à l'aliment est un moyen de lutte très efficace contre les coccidies même les plus pathogènes.
2. Les entérotoxémies (intoxication par les toxines de certains microbes anaérobies qui se développent dans l'intestin)
* Les causes
Certains microbes potentiellement pathogènes de type " anaérobies " (ne se développant qu'à l'abri de l'air et de l'oxygène) peuvent se rencontrer dans l'intestin de sujets bien portants.
Sous l'influence de certains facteurs tels qu'une alimentation inadéquate (manque de fibres en particulier), une insuffisance d'abreuvement (eau absente ou souillée), des stress d'origines
diverses, ces microbes et notamment les clostridies se multiplient brutalement de façon excessive en produisant une toxine très dangereuse qui est la cause du déclenchement de la
maladie.
* Les symptômes et lésions
Chez les sujets atteints, l'entérotoxémie provoquent une mort subite surtout chez les adultes. Les symptômes et les lésions observés sont essentiellement la diarrhée et l'hypothermie (chute
de la température corporelles).:
Sur les lapins morts d'entérotoxémie, on observe un gonflement souvent excessif de l'abdomen, à la suite d'une accumulation de gaz produit par les germes anaérobies. Le ventre résonne comme
un tambour. La putréfaction du cadavre est rapide, mais attention une forte chaleur ambinate peut aussi être responsable de la putréfaction rapide.
* Le traitement
Celui des entérotoxémies reste aléatoire si on ne supprime pas les causes favorisantes. Pour ce faire, il faut surtout veiller au rétablissement de l'apport de fibres dans la ration et éviter
les excès de protéines. Ce sont en effet surtout les aliments trop riches en matières azotées et pauvres en lignine qui favorisent l'apparition de la maladie.
L'emploi du Dimétridazole® pendant 5 jours est très efficace sur les entérotoxémies. La dose recommandée est de 100g de Dimétridazole® 40% pour 100 l d'eau pendant 7 jours, puis 60g de
Dimétridazole® 40% pour 100 l pendant les 7 jours suivants. Il est aussi conseillé d'acidifier l'eau de boisson avec du vinaigre à raison de 10 à 15 ml par litre d'eau pendant le traitement.
Le traitement des entérotoxémies au Trisulmix® à la dose d'une cuillerée à café dans 5 litres d'eau de boisson s'est également révélé efficace.
* La prévention
Proposer un aliment composé complet et équilibré est de loin la mesure préventive la plus efficace contre les entérotoxémies ; éviter la suralimentation des animaux et éviter la distribution
de jeunes fourrages surtout les légumineuses qui sont souvent trop riches en azote.
3. La colibacillose et la typhlite
* Les symptômes
La colibacillose se manifeste par une diarrhée très liquide, quelques fois brun-noirâtre, souillant l'arrière-train. Elle apparaît brutalement chez un sujet en bonne santé apparente, souvent
peu de temps après le sevrage. La mort survient rapidement après le début des symptômes. A l'autopsie, le cæcum est rouge ( = typhlite) ainsi que l'intestin grêle.
* Les causes.
Une mauvaise hygiène, le surpeuplement, les déséquilibres alimentaires favorisent le développement des colibacilloses à partir des colibacilles initialement présents dans le tube digestif des
lapins.
* Le traitement
S'assurer que l'abreuvement est suffisant et de bonne qualité (accepteriez-vous de boire l'eau qui est la disposition de vos lapins dans leur cage?). Il faut éviter les bruits et toute cause
de frayeur ou d'insécurité. Il est nécessaire d'augmenter l'apport de fibres par la mise à disposition d'une quantité suffisante de fourrage (plantes plus âgées, plus cellulosiques). Si le
nombre de cas augmente, un traitement aux antibiotiques est fortement indiqué.
L'utilisation de l'Entoconimycine® à la dose d'une cuillerée à soupe rase par litre d'eau de boisson pendant 3 jours, permet de bloquer le processus microbien final.
L'Oxytétracycline® à 5%, à la dose de 1 à 2 ml pour 10kg de poids vif, pendant 3 à 5 jours, est aussi efficace contre la typhlite.
Mais attention ces traitements antibiotiques ne suppriment que les conséquences, pas les causes.
4. La parésie caecale (ou maladie du caecum dur)
Cette maladie sporadique a des conséquences économiques
graves en engraissement car elle touche des animaux en pleine croissance, en provoquant des mortalités importantes.
* Les symptômes et les lésions
La maladie atteint le plus souvent des lapins en engraissement. A la palpation, le cæcum est pâteux ou durci, et simultanément le lapin a des difficultés respiratoires. Avant de mourir, les
lapins crient de douleur et s'accrochent quelques fois au grillage avec les dents.
A l'autopsie, les signes spécifiques sont un cæcum et un estomac pleins, mais un intestin grêle quasi vide, contenant parfois du mucus dans le côlon (qui ressemble à du blanc d'œuf cru). La
vessie est pleine et les poumons congestionnés.
* Les causes
La parésie caecale n'est pas liée directement à un germe ou à un parasite identifié, mais à un ensemble de causes favorisantes :
- pathologiques : parasitisme en particulier la coccidiose ; microbisme : pasteurellose et colibacillose intestinale.
- alimentaires : excès de cellulose et hémicellulose (fractions digestibles), pollution fongique, déséquilibre métabolique.
- environnementales : sous-ventilation mais également sur-ventilation.
* Le traitement
- A titre curatif :
Peuvent être efficace Dimetridazole® utilisé pendant 5 à 7 jours, Trisulmix , les solutions diurétiques et détoxifiantes comme le sulfate de magnésium 50% à la dose de 10 à 20 grammes par
litre pendant 3 à 5 jours.
- En préventif :
Améliorer les conditions d'environnement. Choisir un aliment dont les fibres soient mieux équilibrées et sans excès. Améliorer l'abreuvement en qualité et en quantité en sucrant l'eau à
raison de 5 à 10 grammes par litre. Enfin, un jour par semaine additionner l'eau de boisson avec 10 g/l de sulfate de magnésium 50%
5. L'entérite mucoïde
* Les symptômes
L'entérite mucoïde se caractérise par un contenu gélatineux du côlon, ressemblant à du blanc d'œuf. Elle peut entraîner des mortalités importantes.
* Les causes
Signe d'un déséquilibre ou d'une alimentation mal adaptée, en particulier un taux de fibres insuffisant, des aliments souillés avec intervention de germes pathogènes comme les colibacilles ou
les coccidies en tant qu'éléments de complication.
* Le traitement
Modification de l'alimentation, distribution de paille de qualité dans les cages ou d'un fourrage sec cellulosique, bien conservé. Traitement par les antibiotiques : Colistine® , Fluméquine®
, ou des sels d'arsenic comme l'acetarsol sodique.
.6. L'entéropathie épizootique du lapin
(EEL)
L'entéropathie épizootique du lapin est une maladie
récente décrite en France en 1996. Au Bénin, les premiers cas d'animaux soupçonnés de d'EEL ont été observés en 2007.
C'est une maladie contagieuse qui attaque les lapins de tous âges. Cette maladie est encore mal connue. Son apparition dans un élevage pourrait être favorisée par des facteurs
environnementaux et par une mauvaise gestion technique de l'élevage.
* Les causes
L'agent responsable de l'entéropathie épizootique du lapin n'a pas été identifié jusqu'à présent. Il s'agit d'une maladie plurifactorielle, car des facteurs alimentaires et génétiques peuvent
moduler son expression. Personnellement j'ai pu remarquer que le changement brutale et chute de température, changement de nourriture as beaucoup d’influence sur ce maladie. Ensemble,
avec faiblement traité anti coccidiose, les lapins sont plus facilement victime dans ce maladie. Il faut vous poser donc le question des ce maladie pressente que vous avez changé il y a 15
jours dans le nourriture. .........
* Les symptômes
Chez un animal atteint d'EEL, on observe un ballonnement de l'abdomen avec un "bruit d'eau" (quand on agite doucement l'animal), une sous-consommation d'eau et d'aliment, une constipation,
des signes de douleur (lapin mordant la cage), une dilatation de la pupille et une chute de poids. Certains lapins dans un stade avancer de maladie peuvent présente un maigreur
importante.
Parfois; l'animal malade fait une diarrhée claire peu abondante avec du mucus quand la maladie débute dans un élevage. Ces symptômes sont accompagnés d'une forte mortalité des lapereaux en
engraissement. Une mortalité des lapereaux sous la mère ou des reproducteurs eux-mêmes peuvent se produire de manière moins fréquente.
* Les lésions
A l'autopsie on observe :
un estomac dilaté avec un contenu très liquide (source du "bruit d'eau" mentionné plus haut);
un intestin grêle contenant du liquide et du gaz;
un caecum avec un contenu très sec ou liquide;
un côlon vide ou rempli d'un liquide ou fortement dilaté par la présence de mucus;
une absence de toute lésion inflammatoire visible sur les parois digestives et les autres organes
*Transmission de la maladie
Les aliments repris dans les mangeoires d'animaux ou dans des élevages atteints sont très dangereux et peuvent contaminer les autres lapins.
*Le diagnostic
Il est visuel et basé sur une mortalité inhabituelle assez forte avec des animaux ballonnés présentant une diarrhée à l'anus.
*Le traitement
Il n'existe pas de traitement agissant avec certitude pour le moment. Toutefois, l'usage d'antibiotiques permet de réduire les mortalités. L'antibiotique le plus utilisé est la bacitracine
(Bacivet®) à la dose quotidienne de 100 mg de poudre par kg de poids vif). Le traitement au Bacivet® peut débuter dès qu'un premier cas de mortalité par EEL est confirmé. La bacitracine est
donnée aux lapins dans l'eau de boisson. Il est conseillé de préparer d'abord une solution-mère avant de faire la dilution finale. Le traitement se fait pendant 14 jours, et peut être prolongé 7
jours de plus si la mortalité continue.
D'autres antibiotiques comme la spiramycine, l'apramycine, la tylosine et surtout la tiamuline sont aussi utilisés pour prévenir et traiter l'EEL.
Exemple de traitement :
Oxytétracycline, orale ou injectable pendant 3 jours
Joint avec Baytril ou marbocyl pendant 7 jours
Bacivet de préférence par défaut cevamuline solution pendant les premiers jours directement dans la bouche ( 1 ml ) chaque 2-3 heures ) jusqu'au améliorations des symptômes.
Pense a gaver votre lapin ( compote ou crital care ) une massage du ventre peut apporter un bien fou a votre lapin.
ERADIA® 125 mg/mL Suspension buvable pour chiens
* Prophylaxie
L'entérocolite épizootique du lapin est une maladie encore mal connue, redoutée et qui doit être prévenue en respectant les règles d'hygiène (nettoyage et désinfection du matériel d'élevage), en
alimentant correctement les mères et en évitant de distribuer à d'autres lapins. les aliments provenant de cages ou d'élevages infectés Le rationnement (réduction d'environ 30% par rapport à la
consommation volontaire) contribue à réduire sensiblement la morbidité et la mortalité par EEL.